Dr. Pieternella Spruytenburg Avrahami

Les plus grands drames humains se déroulent dans le cadre familial. Paradoxalement, les liens qui symbolisent l'affection et l'amour ont le pouvoir de provoquer aussi la rage et la haine, déchaînant des actions de la plus extrême violence. Le premier meurtre dans la Bible, par exemple, est un fratricide. Dans la littérature médiévale française, les problématiques familiales sont au centre de nombreuses œuvres. Au sein de la famille médiévale, le père a consolidé au cours du temps son autorité patriarcale suprême et exclusive. Dans cette hiérarchie familiale, la position la plus basse et humble était celle de la fille, qui passait essentiellement de l’autorité patriarcale de sa famille nucléaire à celle de sa belle-famille, sans jamais atteindre une indépendance quelconque. Les trois articles qui composent ce travail se concentrent sur les personnages féminins, qui ont été plongés dans des drames familiaux fatidiques et ont ensuite remis en question les règles rigides gérant leur vie de filles et d'épouses. L'analyse des trois œuvres principales choisies, datant des XIII^e et XIV^e siècles, met en lumière certaines questions d'identité et de genre, de moralité et de foi.